Interview

Les frères Da Silva à la conquête du monde professionnel

Kélia Siao
Kélia Siao

Au cœur d’un projet commun, Sandro et Sacha Da Silva étudiants dans différents Mastère d’HETIC, nous racontent leur parcours dans la création de leur agence, un projet riche en opportunités et connaissances.

Publié le 1/12/2022 — Temps de lecture 4 min

Pouvez-vous vous présenter ?

Sacha : J’ai réalisé le Bachelor Web pour ensuite aller en Mastère Product Design.

Sandro : Pour ma part, j’ai fait le Bachelor Webmarketing puis le Mastère Webmarketing et UX à HETIC.

En plus de notre vie en entreprise, nous avons un projet qui s’appelle Gemeos, une agence qui propose des services autour du CMS Webflow. Nous avons lancé ce projet afin de mettre les deux pieds dans l’entrepreneuriat, l'idée étant de traverser toutes les étapes de la vie d'un entrepreneur pour rapidement gagner en expérience et élargir notre champ de compétences (prospection, vente, comptabilité, fiscalité...)

Comment vous est venue l’idée de Gemeos ?

Nous avons la chance d’avoir tous les deux pas mal d’appétences avec tout ce qui touche au design, nous sommes créatifs depuis toujours. De plus, on est passionnés par les outils no-code, notamment Webflow, mais aussi de tout ce qui est marketing automation avec Make. On s’est rendu compte que l’on pouvait créer beaucoup de valeurs avec les bons outils et les bons process sans forcément avoir un profil très tech ou ingénieur.

Comment en êtes-vous arrivés à Webflow ?

On est touche-à-tout et on a vite vu la valeur de cet outil, car on savait que la demande allait augmenter avec les années sachant qu’il n’y avait pas réellement d’offres sur le marché. On a eu des besoins dans l’entreprise dans laquelle on travaille (Tracktor), ce qui nous a permis de rapidement mettre les pieds dedans. En faisant des benchmarks, Webflow est vite ressorti ; c’est un CMS (Content Management System) simple qui permet une création de A à Z tout en ayant la main sur le design.

Comment avez-vous fait pour faire connaître votre projet ?

Grâce à beaucoup de bouche-à-oreille. Nous avons la chance également d’être proche des fondateurs de Tracktor notamment Idir Ait Si Amer, le CEO qui n’a pas hésité à nous ouvrir son réseau : c’est grâce à eux que nous avons eu notre premier client. Aujourd’hui, nous avons des clients de façon permanente avec lesquels on travaille sous forme de projets, des partenariats avec des agences en France et en Suisse, mais aussi des nouveaux clients.

Comment voyez-vous l’avenir de Gemeos ?

Ce n’est pas une agence où l’on va vouloir recruter et scaler, on veut être une agence que l’on appelle lifestyle, c'est-à-dire une agence où l’on va travailler la vélocité et le process pour pouvoir délivrer un maximum sans avoir à travailler 10h par jour. Aujourd’hui, nous facturons en TJM (Taux Journalier Moyen) et le problème avec ce type de facturation, c'est que le temps est limité, c’est davantage la valeur que l’on va apporter que le temps passé dessus que l’on veut facturer. Par exemple, sur Webflow, notre vélocité et notre expertise nous permet d’implémenter un blog en une journée qui soit qualitatif. Cependant, un jour ne représente rien face à la valeur derrière, surtout si ce dernier est bien implémenté, maximisé pour le SEO, etc. C’est une transition que l’on est en train de faire pour, par la suite, augmenter le portefeuille récurrent de Gemeos en réfléchissant à des offres pour mieux répondre aux attentes du marché.

Travailler en famille, ce n'est pas trop compliqué ?

On a la chance d’être des jumeaux fusionnels et complémentaires : Sacha est plus dans la partie image de marque, design et maquette tandis que je m’occupe plutôt du côté growth, no-code et de l’acquisition.

Est-ce que ça vous a apporté quelque chose ?

Notre courbe d’apprentissage et de croissance ont beaucoup été valorisées. Ça nous a permis de toucher à des choses que l’on ne voit pas forcément en entreprise, notamment faire de la vente, du service client, etc. De plus, ça nous a aidé pour travailler notre personal branding qui est un des leviers d’acquisition principal de Gemeos pour générer du reach et du lead à travers LinkedIn en se positionnant en tant qu’expert dans ce domaine.

Pourquoi avoir pensé à l’échec en lançant ce projet ?

On sait tous que dans l’entrepreneuriat il y a des phases complexes, des phases que l’on ne voit pas venir, ce qui peut freiner pas mal de personnes. Nous n’avons pas peur de l’échec, il est mieux de se tromper pour pouvoir avoir des insights et rebondir rapidement.

Avez-vous un conseil pour les personnes qui souhaiteraient se lancer ?

De compter jusqu’à trois et se lancer.

Le meilleur conseil est de foncer, on part du principe que l’on a tous peur de l’échec. En France, on a peur de se lancer, on se dit que les gens vont nous regarder et nous juger si nous échouons, mais au final les gens ne sont pas capables d’eux-mêmes se lancer. Il faut arrêter de dire à tout le monde que tu vas le faire, fais-le.